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Ces dernières années, le gouvernement fédéral s’est activé à prendre diverses mesures pour
rendre le système d’immigration plus efficace et plus efficient. L’étude du Comité sénatorial
permanent des langues officielles (le « Comité sénatorial ») s’est concentrée sur les
changements de nature économique, linguistique et financière survenus depuis le début de la
41e législature et ceux qui seront mis en œuvre d’ici la fin de l’année, avec le lancement prévu
du système « Entrée Express ». Le but de l’étude était de mesurer l’impact des changements
sur les communautés de langue officielle en situation minoritaire. Le Comité sénatorial a
consacré 15 réunions pour l’examen de cette question. Il a rencontré 44 témoins. Quatre
constats principaux sont ressortis de ses audiences publiques. Premièrement, l’immigration économique et le rôle prépondérant donné aux employeurs.L’intégration économique des immigrants attire beaucoup l’attention du gouvernement fédéral. Les défis entourant la reconnaissance des titres de compétence étrangers ou l’intégration au marché de l’emploi sont nombreux. Les audiences publiques ont rappelé l’importance d’agir auprès des immigrants avant leur arrivée au pays. Plus ceux-ci seront au courant des réalités économiques et linguistiques du Canada avant leur départ, plus leurs chances de réussite en sol canadien seront élevées. Avec l’entrée en vigueur du système « Entrée Express », les employeurs seront appelés à jouer un rôle déterminant dans le recrutement des nouveaux arrivants. Un travail de sensibilisation à leur égard et une approche coordonnée entre tous les acteurs du système d’immigration seront nécessaires pour atteindre les objectifs que le gouvernement fédéral s’est fixés.Deuxièmement, le passage pour les communautés d’un rôle réactif à un rôle proactif. Depuis quelques années déjà, les communautés francophones et acadiennes ont mis la main à la pâte pour développer des services destinés aux immigrants d’expression française. Elles ont développé des réseaux en immigration francophone, participé à des missions de recrutement à l’international et organisé des tournées de liaison en sol canadien. Plus que jamais, elles sont convaincues du potentiel que représente l’immigration pour assurer leur vitalité. Dans le cadre des changements apportés récemment au système d’immigration, elles doivent mener une opération de charme pour convaincre les nouveaux arrivants de s’installer en milieu minoritaire. Il s’agit d’une véritable entreprise de grande séduction dans laquelle les communautés veulent et doivent prendre leur place. Elles ne pourront atteindre les résultats voulus que si elles disposent des ressources nécessaires pour les réaliser. Les communautés anglophones, de leur côté, comptent sur la recherche pour renforcer leurs capacités en matière d’intégration économique, sociale et culturelle des nouveaux arrivants de langue anglaise au Québec.Troisièmement, l’apprentissage des langues officielles. Le gouvernement fédéral a adopté des mesures pour renforcer les critères de sélection à l’égard des compétences linguistiques des immigrants. Plusieurs études récentes ont conclu que la maîtrise des langues officielles, en particulier l’anglais, est un facteur déterminant de réussite dans l’intégration des immigrants. Leur participation active à la vie sociale canadienne s’en retrouve nettement améliorée. Les audiences publiques ont montré l’importance pour les nouveaux arrivants qui s’installent en milieu minoritaire de bien maîtriser la langue de la majorité. L’accès à la formation linguistique n’est cependant pas garanti partout, ni pour toutes les catégories d’immigrants économiques.La plupart des témoins ont reconnu que les établissements postsecondaires francophones doivent agir comme plaque tournante dans le nouveau système d’immigration. Quatrièmement, les cibles identifiées par le gouvernement fédéral. Dès 2003, le
gouvernement fédéral a convenu d’établir des cibles en vue d’augmenter le nombre
d’immigrants francophones qui s’installent dans des communautés en situation minoritaire. Une
première cible de 4,4 % d’ici 2008 a été fixée, puis revue à la baisse, en donnant au
gouvernement jusqu’en 2013 pour atteindre une proportion de 1,8 % d’immigrants d’expression
française à l’extérieur du Québec, et jusqu’en 2023 pour atteindre la cible initiale de 4,4 %.En 2013, dans la foulée des changements apportés en faveur de l’immigration économique, le
gouvernement a établi une nouvelle cible de 4 % d’immigrants économiques d’expression
française d’ici 2018. Les audiences publiques du Comité sénatorial ont cherché à savoir
comment le gouvernement fédéral s’y prendra pour atteindre les résultats voulus.

Type de document
Rapports de recherche
Auteur
Claudette Tardif
Langue
Français